Potosi
Comment survivre aux mines d’argent de Potosi
Mi-aventurier, mi-couard, je me hasarde à partir explorer les mines d'argent de Potosi, en Bolivie, en compagnie du Roi Scorpion et de consternantes équipières
On oublie trop souvent que les 7 nains, avant de consacrer leur risible existence à entretenir l'albinos frigide, étaient de vaillants mineurs. Et pour cela, ils méritent notre respect le plus absolu. Ce d'autant qu'ils sifflaient en allant miner... Tel était l'état de nos passionantes réflexions en ressortant, sains et saufs, des mines de Potosí, où, putain, on a encore bien cru qu'on allait tous y rester. Expédition dans les mines d'argent de Potosi En effet, après nous être levés de bon matin pour aller affronter avec un courage très relatif le dédale tortueux et toxique (silice, souffre,...) des galeries percées depuis 5 siècles dans le Cerro Rico (ce qui le fait ressembler à une gigantesque termitière), nous faisons connaissance avec notre groupe et le guide, Pedro, qui préfère qu'on l'appelle Roi Scorpion (on le comprend). La décharge que l'on nous fait signer avant de nous aventurer dans les mines d'argent de Potosi... Ca donne confiance. Il nous annonce, avec des trémolos dans la voix, que nous sommes le meilleur groupe, que les autres groupes vont vouloir nous tuer à coup de dynamite mais que, comme nous sommes les plus forts ("¡ los mejores gringuitos de mi vida !"), c'est nous qui allons les occire à coup d'explosif. Galvanisés par cette causerie exaltante, nous jettons un oeil aux membres de notre groupe de choc. Hum... en termes de mercenaires d'élite, il faudra repasser. Je cite en vrac : deux Irlandaises, tâches de rousseur et dents de lapin (que nous appellerons Bugs et Bunny pour la suite du récit), une australienne affligée du syndrome de la bouteille d'Orangina (Orangina), et une anglaise rousse et à moitié chauve (Pudding). D'un coup, on est moins confiant... Pas de panique cependant, on va mettre à profit les attributs de chacun afin de surprendre les autres groupes : - Nous cacherons les batons de dynamite entre les énormes fesses d'Orangina. - Bugs et Bunny rongeront la roche pour permettre à notre char d'assaut de passer par les boyaux les plus étroits. - Enfin, Pudding fermera la marche afin que nous puissions l'abandonner en pâture aux prédateurs en cas de coup dur (à l'instar des vieillards dans les tribus de primates). La stratégie ainsi établie, il s'agit désormais de s'équiper : casque, lampe frontale, pantalon, veste et bottes en caoutchouc... La panoplie du parfait petit éboueur, sans oublier les batons de dynamite, la nitroglycérine et le masque de nuit Air France, prouvé très efficace pour filtrer silicates et monoxyde de carbone. J'aime autant vous dire qu'on a fière allure (sans vous parler de la dégaine de nos consternantes équipières). On prend une gorgée de la boisson favorite des mineurs : de l'alcool de canne à sucre "potable" à 96 degrés (origine probable de l'expression "se coller une mine"). Après ça, on se sent beaucoup moins anxieux (presque téméraires) pour affronter "El Tío", dieu/diable des mineurs, espèce de monstre doté d'une impressionnante érection, idolâtré au fond d'une galerie. El Tio, dieu des mineurs bien caché au fond d'une galerie des mines d'argent de Potosi On est donc partis pour 2h à ramper dans des tunnels creusés au fil des ans à la dynamite et dont les poutres de soutien n'inspirent qu'une confiance très relative. N'oublions pas qu'il fait 35 degrés, que nous sommes à 4100 mètres d'altitude et que l'air est suffocant, ce qui rend la progression dans la mine très pénible. On mâche de la feuille de coca en quantité industrielle pour tenir le coup. On s'enfonce à 150 mètres à l'intérieur de la mine puis on descend au niveau inférieur, 60 mètres plus bas. Tout cela pliés en deux, voire rampant dans le soufre (pas recommandé à nos amis claustros). Tout au fond, nous rencontrons un mineur, couvert de sueur, de boue et de substances toxiques qui s'apprête à s'ouvrir une brèche à la dynamite. Nous le couvrons de présents somptuaires (soda, feuilles de coca, dynamite) afin qu'il nous épargne. A notre grand soulagement, il y consent et nous pouvons rebrousser chemin jusqu'à l'air libre. Ouf, on a survécu... pourtant, on a encore bien cru qu'on allait tous y rester. Le temps pour les guides de nous faire une petite démonstration d'explosion de dynamite (ça ressemble à un gros bâton de wasabi) boostée à la nitroglycérine et on rentre à l'hôtel El Turista (qui porte si bien son nom). Les conditions de travail inhumaines des mineurs Pour être sérieux une seconde, les conditions de travail des mineurs (dont l'espérance de vie ne dépasse pas 45 ans) sont atroces et ne se sont presque pas améliorées depuis le XVIè siècle... A l'époque, Potosi était l'une des villes les plus riches du monde grâce à l'extraction d'argent qui alimentait les caisses de l'Etat espagnol. Aujourd'hui, après plus de 4 siècles d'exploitation, la montagne n'a plus grand chose à offrir aux mineurs mais reste une des seules sources de revenus et d'emploi possible pour la population locale. On se demande aussi comment cette montagne fait pour tenir encore debout avec les plus de 600 galeries qui y sont percées chaque jour. Les risques d'effondrement sont de plus en plus grands (certains scientifiques avancent même que le Cerro Rico aurait du s'effondrer sur lui-même il y a plusieurs dizaines d'années). Comme disait Coluche, "plus y'a de gruyère, plus y'a de trous et puis plus y'a de trous, bah, moins y'a de gruyère".
Le Sud Lipez en Bolivie : lagunes, altiplano et turista
Au milieu d'un voyage de 3 semaines en Bolivie, 5 jours dans le Sud Lipez, une région reculée aux paysages défiant l'imagination.
Après avoir atterri à La Paz, nous filons vers la douce et coloniale Sucre avant de poser nos bagages dans la plus haute ville d’importance du monde, Potosi (4060 mètres), pour y affronter les terribles mines d’argent qui ont fait sa réputation. Nous continuons à descendre vers le Sud et passons quelques jours à Tupiza, ville western qui fut le siège des derniers exploits de Butch Cassidy et le Kid, les deux gentlemen bandits immortalisés par Robert Redford et Paul Newman et dont l’une des répliques cultes jalonne notre voyage : "Kid, next time I say let’s go to Bolivia, let’s go to Bolivia!" ("Kid, la prochaine fois que je dis allons en Bolivie, allons en Bolivie !"). C’est de là que nous attaquons le circuit du Sud-Ouest (Sud Lipez). Pour éviter les hordes de touristes venues aussi bien de Bolivie que du Chili, nous prenons une formule un peu inhabituelle : départ Tupiza et arrivée à Uyuni, le tout en cinq jours intenses et tranquilles (là où la plupart des gens se dépêchent de faire le tour en trois jours). L'eau rouge sang de la Laguna Colorada, dans la région du Sud Lipez en Bolivie Cinq jours, donc, à parcourir l’altiplano en jeep, à découvrir formations naturelles ahurissantes et lagunes multicolores, à marcher aux confins de la réalité et à braver une nature sauvage mais splendide. Le vent, la sécheresse, le froid, les pistes défoncées, les nuits de turista dans les « hospedajes muy muy basicos »… tout cela contribue à rendre plus grandioses encore les paysages que nous traversons. Le voyage devient une véritable expérience sensorielle au cours de ces cinq jours hors du temps et de la civilisation. Puis nous finissons le voyage tranquillement installés sur les bords du Lac Titicaca, passant le temps dans l'atmosphère presque méditerranéenne de Copacabana et de l'Isla del Sol. Photos Bolivie Itinéraire Bolivie
Itinéraire : 3 semaines en Bolivie
Voyage de 3 semaines en Bolivie, des rives du Lac Titicaca jusqu'au Salar d'Uyuni en passant par La Paz, Sucre, Potosi et Tupiza...
Jour 1 : Arrivée à La Paz. Nuit à La Paz. Jour 2 : Visite de La Paz. Nuit à La Paz. Jour 3 : Visite du site pré-colombien de Tiahuanaco, sur l'altiplano. Nuit dans le bus entre La Paz et Sucre. Jours 4 : Visite de Sucre. Nuit à Sucre. Jour 5 : Randonnée dans la Cordillera de los Frailes et au Cratère de Maragua. Nuit à Sucre. Jour 6 : Visite de Sucre. Nuit à Sucre. Jour 7 : Bus entre Sucre et Potosi (ville d'importance la plus haute du monde - 4060 m). Visite de Potosi. Nuit à Potosi. Jour 8 : Visite des mines de Potosi. Nuit à Potosi. Jour 9 : Randonnée au Lagunas de Kari Kari (5200 m). Nuit dans le bus entre Potosi et Tupiza. Jour 10 : Visite de Tupiza. Organisation du circuit dans le Sud Lipez. Nuit à Tupiza. Jour 11 : Randonnée à cheval jusqu'à un village reculé et découverte des paysages western de la région de Tupiza. Foot avec les habitants du village. Nuit dans le village. Jour 12 : Randonnée autour du village puis retour à Tupiza à cheval. Nuit à Tupiza. Jour 13 : Départ en 4x4 pour le circuit du Sud Lipez, entre Tupiza et Uyuni. Journée de route principalement, nuit en "hospedaje muy basico" sur la route (enfin la piste). Jour 14 : Découverte de la Laguna Celeste et du Pueblo Fantasma (village fantôme). Nuit à Quetena Chico. Jour 15 : Découverte de la Laguna Verde (verte), des geysers Sol de Mañana et de la Laguna Colorada (rouge). En route, traversée du désert de Dali et baignade dans les sources chaudes (38°) d'Aguas Calientes. Nuit à la Laguna Colorada. Jour 16 : Découverte de l'Arbol de Piedra et autres formations rocheuses étonnantes. Route des Joyaux qui regroupe plusieurs lacs. Nuit dans un hôtel de sel près d'Uyuni. Jour 17 : Découverte du Salar d'Uyuni et de l'île Incahuasi au lever du soleil puis visite du cimetière des trains et d'Uyuni. Nuit dans le bus entre Uyuni et Copacabana (via La Paz). Jour 18 : Repos, douche (la première depuis 5 jours), dégustation de la spécialité locale, la trucha (truite du Lac Titicaca). Nuit à Copacabana. Jour 19 : Départ en bateau pour l'Isla del Sol (sur le Lac Titicaca). Petite randonnée sur l'île. Nuit sur l'Isla del Sol. Jour 20 : Traversée de l'Isla del Sol à pied. Nuit sur l'Isla del Sol. Jour 21 : Retour à Copacabana. Visite de la cathédrale où nous participons à une pittoresque cérémonie de baptêmes de véhicules. Ascension du Cerro Calvario. Nuit à Copacabana. Jour 22 : Bus entre Copacabana et La Paz. Dernière promenade dans La Paz. Jour 23 : Départ de La Paz. Photos Bolivie Récit Bolivie Agrandir le plan