Jeremie NOËL

Photos et récits de voyages

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Vanuatu : comment survivre à une tempête en voilier ?

Comment mon frère et moi (24 minutes de navigation à nous deux) avons vaincu les éléments sur un Hobbycat de fortune au large de Port Vila, au Vanuatu.

Nous partîmes tous deux, mais par un prompt renfort, Nous nous vîmes au moins quatre en arrivant au port… Nous partîmes donc, fiers matelots, navigateurs aguerris, à la conquête de l’océan terrible et sans pardon. Forts de notre expérience de marins (au moins une demi-heure de navigation à nous deux !), nous étions prêts à affronter les flots déchaînés à bord de notre impressionnante embarcation : un fameux 1 mât d’au moins 5 pieds de long !! D’emblée, l’entente était parfaite : je barrais sereinement tandis que mon frère choquait la voile afin de prendre au mieux un vent de terre puissant qui nous permettait de filer à vive allure. Nous utilisions les termes marins avec une aisance étonnante : "Souquez les artibuses !", "Attention ! La voile fassouille !", "On n’a qu’à louvoyer…" ou encore "Le flotteur avant bâbord enfourne !". Il ne faut jamais négliger l'importance d'une sémantique juste et précise en situation aventureuse. L’entente étant parfaite, nous décidâmes bientôt de ne point nous en tenir à un bref tour de l’île dans la baie de Port Vila… Nous étions d’humeur aventureuse et conquérante, nous sentions la bienveillance de Poséidon : nous partîmes explorer les côtes au Nord, bien plus au Nord. Nous doublions cap sur cap avec autant d’aisance et d’empressement qu’en aurait mis Lord Jim à déserter son navire. Mais à force de doubler des caps, bientôt de caps, il n’y eut plus. Le grand large s’offrait à nous, dans toute la fureur de sa liberté : les vagues de 3 mètres, les bourrasques typhonesques nous lançaient un ultime défi… que nous relevâmes bravement et glorieusement. Notre navire, ballotté comme une coquille de noix dans une tempête de bénitier, montait et descendait avec aisance au cœur des flots déchaînés. Filant à la vitesse de l’éclair, nous éprouvions l’ivresse de la grande navigation, le visage fouetté par les embruns, la chemise trempée par les paquets d’eau salée qui s’écrasaient sur le pont, les yeux brûlés par l’iode et le soleil de midi. "Bring me that horizon !", grisés, exaltés, émus par la vitesse et notre invraisemblable maîtrise du grand bleu, nous filions droit devant, fendant les vagues, tenant le cap malgré la houle, serrant la voile afin d’être toujours au bord de la rupture, au maximum des possibilités de notre radeau de la méduse. Mais les plus grandes aventures, les plus grandes exaltations ont une fin, et il fut bientôt temps de faire demi-tour ou plutôt de "changer le bord" comme on dit dans la marine. Alors que nous profitions de "l'effet surf" sur les vagues désormais salutaires, nous nous rapprochâmes tranquillement de la côte pour nous en retourner heureux et couverts de la gloire de ceux qui sont allés jusqu’en enfer et en sont revenus. Nous étions partis depuis bientôt deux heures et filions à toute allure vers le port quand, ô stupeur, la "drisse en fils de fer tressé de maintient" péta ! Pour le coup, la voile fassouillait franchement… Croyez-vous que cela nous découragea, alors que nous étions encore à 1h30 de notre point d’arrivée ? Que nenni ! Redoublant d’ardeur, nous "rechoquâmes" la voilure et continuâmes notre périple sans faiblir l’allure. Nous arrivions en vue des bouées rouges et vertes annonçant l’entrée au port : plus qu’une heure de navigation et nous étions saufs. C’est alors qu’une barque à moteur nous coupa la route, profitant d’un virage de bord délicat pour nous aborder. C’était notre père et Jimmy venus à notre rescousse, inquiets de nous savoir partis depuis plus de deux heures et moyennement confiants dans notre capacité à naviguer par vent de force 7. Ils nous obligèrent, malgré nos protestations à nous arrimer à eux afin d’être tractés jusqu’à la rive. Et c’est ainsi que nous rentrâmes au port, debout sur le pont, la poitrine gonflée d'orgueil à la proue de notre navire vaincu par les éléments, la voile en berne et le cœur satisfait d’avoir ainsi triomphé de l’océan tout-puissant. A vaincre le péril, on triomphe plein de gloire !


Berchères-sur-Vesgre : coucher de soleil à l’apéro

Un soir, à l'heure de l'apéro à Berchères-sur-Vesgre, en Eure-et-Loir, le ciel nous prend par surprise et nous offre un coucher de soleil somptueux...

On court au bout du monde pour découvrir des paysages toujours plus exotiques, toujours plus spectaculaires. Au point d'oublier à quel point le ciel français réserve parfois de jolies surprises. Ce week-end, vendredi soir pour être précis, au lieu-dit méconnu mais cher à mon coeur de Berchères-sur-Vesgre, en plein département de l'Eure-et-Loir (28), juste à l'heure de l'apéro, le ciel s'est embrasé. Alors que nous étions encore occupés à couper de le saucisson, alors que le bruit sec d'un paquet de Curly qu'on ouvre claquait soudain,  alors que la fraîche odeur de menthe envahissait l'atmosphère à mesure que nous en écrasions les feuilles au fond des verres de mojitos, alors que le couinement des transats que l'on aligne face à l'Ouest retentissait, la couche de nuage s'est successivement teintée de jaune, d'orange, de rouge, de mauve, de bleu... Le ciel nous a pris par surprise et, d'un coup, à Berchères-sur-Vesgre, l'apéro s'est transformé en apothéose.   Superposition de nuages à Berchères-sur-Vesgre (Eure-et-Loir) Feuilles en ombres chinoises - Berchères-sur-Vesgre (Eure-et-Loir) Coucher de soleil - Berchères-sur-Vesgre (Eure-et-Loir)   Au loin, quelques averses dans le soleil couchant - Berchères-sur-Vesgre (Eure-et-Loir)


Balade indienne

Du Rajasthan aux rives du Gange, récit d'un voyage d'un mois dans le Nord de l'Inde, un pays qui agace autant qu'il envoûte.

Comment écrire sur l’Inde alors que tout n’y est qu’impressions, odeurs, sensations… L’oppression d’abord lorsque l’on arrive dans la chaude et moite Delhi. Bruyante, sale, étouffante, on s’y sent toujours un peu écrasé, sollicité par les innombrables rabatteurs qui proposent pêle-mêle des rickshaws, des restaurants, des objets absurdes, une visite guidée ou demandent simplement quelques roupies. La circulation y est frénétique et tous les sens sont mis à l’épreuve. Puis vient la période de l’acclimatation. On part dans le Rajasthan et des pauses à Mandawa et Kolayat, petits villages méconnus nous permettent d’éprouver un peu de tranquillité et de commencer à nous immerger dans ce pays envoûtant. Un homme apprend à nager dans l'eau du lac de Kolayat, rendue laiteuse par le sable du désert. Jaisalmer, la forteresse du désert L’acclimatation se poursuit à Bikaner et Jaisalmer. Cette dernière, improbable forteresse ocre posée au milieu du désert, est notre premier vrai coup de cœur indien. On y retrouve des temples finement ciselés, des palais de Maharajas sublimes, des vaches sacrées se promenant avec indolence. Les Indiens sont toujours aussi insistants mais on ne s’en énerve plus, ça devient plutôt drôle et nous nous amusons à imaginer demander quelques roupies chaque fois que l’on voudra nous photographier… le voyage serait vite remboursé. Une tempête de sable plus tard, vécue au bord d’un improbable réservoir à l’extérieur de la ville, et un hôtel aussi bon marché que charmant finissent de nous conquérir. Jodhpur, sale, bruyante mais... superbe Puis arrive Jodhpur, ville peinte entièrement en bleu et surplombée par le fort le plus beau du Rajasthan, Meherangarh. Désespérément sale, bruyante, puante, la ville nous assomme et nous avons l’impression de revenir au point de départ. Nous sommes fatigués, agacés en arrivant. Et puis on se laisse reprendre par la beauté des lieux, la gentillesse des gens, l’atmosphère qui règne en Inde et qui reste indéfinissable, qui fait que, généralement, c’est un pays que l’on adore ou que l’on déteste. La forteresse de Meherangarh surplombe les maisons toutes bleues de Jodhpur Un passage par les temples Jaïns magnifiques et la tranquillité de Mount Abu et de Ranakpur, puis nous filons à Udaipur, son lac et ses palais. Les Indiens, jamais à court d’idées stupides pour entretenir le touriste, y proposent l’excellent "Octopussy Show", qui consiste à regarder un DVD piraté du James Bond Octopussy (tourné en partie à Udaipur) sous-titré en chinois sur un vieil ordinateur dans un restaurant miteux. Génial. Pushkar est riche en mésaventures. D’abord arnaqués par de faux Brahmanes (qui ne manquent pas de nous offrir un bracelet fort précieux signifiant pour tous les autres arnaqueurs de la ville, "pas la peine de vous fatiguer, on s’est déjà fait avoir"), nous expérimentons ensuite les talents du Docteur Mathur, officiellement réflexologue et officieusement tortionnaire. Taj Mahal et Varanasi : inoubliables ! Suivent Ajmer, Jaïpur, Agra et leurs splendeurs architecturales, immanquables pour tout touriste qui se respecte. Le Taj Mahal, vaisseau de marbre époustouflant, rentre immédiatement dans la catégorie des endroits qui émerveillent en dépit de l’attente qu’ils suscitent. C’est l’Inde toute entière qui s’y incarne : sa démesure et son romantisme, sa spiritualité et son goût pour la richesse ostentatoire, sa culture architecturale… son identité, en somme. Le Taj Mahal, mausolée bâti par l'empereur Moghol Shah Jahan pour sa Princesse Mumtaz Mahal Puis nous prenons le train, d’Agra à Varanasi. Encore une expérience à ne pas rater, les trains indiens… les odeurs, les bruits, les rencontres. A chacune des nombreuses gares où l’on s’arrête, quelle que soit l’heure, des marchands ambulants braillent "Chai tea ! Chai tea !" sur le quai et dans les wagons. Le trajet dure 20h au lieu de 12h mais on n’est plus à ça près, on est entré dans un état second où le temps ne passe plus tellement. Varanasi est inoubliable ; on pourrait se promener éternellement sur les ghats sans jamais s’en lasser. La ville vit autour du Gange, fleuve sacré qui apporte la vie et la mort. D’une saleté toxique, il est le théâtre des crémations hindoues mais aussi celui des ablutions et des prières matinales. Les colporteurs sont particulièrement féroces à Varanasi mais, est-ce par habitude ou simplement parce que l’atmosphère de la ville est si particulière, on ne s’en formalise pas. On les éconduit tranquillement, parfois on discute un peu. On se sent bien. L'érotisme tranquille de Khajuraho L’érotisme de Khajuraho et ses innombrables temples aux sculptures évocatrices, les rencontres avec les ouvrières d’Orrcha, les grandes avenues aérées et l’architecture soviétique de Chandigarh (ville concept de l’architecte Le Corbusier) sont les étapes qui nous mènent jusqu’à la fin du voyage dans les contreforts de l’Himalaya, à Simla et Manali. Nous y retrouvons un peu plus de tranquillité, de fraicheur, une certaine ambiance baba cool amusante. L'une des innombrables sculptures érotiques qui recouvrent les temples de Khajuraho. Rentrés à Delhi, la ville nous parait presque agréable. L’hôtel dont nous n’avions pas utilisé les services pour la location de voiture car il n’était pas recommandé dans le Lonely Planet a depuis piraté un logo du fameux guide qu’il a fièrement collé sur sa porte. Ces Indiens sont décidément impayables. Au terme de ce voyage de 30 jours éprouvants mais envoûtants, nous sommes heureux de rentrer. Nous savons que nous reviendrons avant longtemps… Photos Inde Itinéraire Inde


Itinéraire : 1 mois en Inde du Nord

Un itinéraire d'un mois à la découverte des trésors de l'Inde du Nord : le Rajasthan, le Taj Mahal, Varanasi, Khajuraho et les contreforts de l'Himalaya.

Jour 1 : Arrivée à Delhi. Nuit à Delhi. Jour 2 : Visite de Delhi : le Red Fort, le Raj Ghat (tombe de Gandhi) et le tombeau d'Humayun. Nuit à Dehli. 2 semaines au Rajasthan Jour 3 : Départ en voiture avec chauffeur dans le Rajasthan. Route entre Delhi et Mandawa. Visite de Mandawa et nuit à Mandawa. Jour 4 : Route de Mandawa à Bikaner. Visite du palais de Lalgarh et du temple de Karni Mata (temple des rats) à Bikaner. Nuit à Bikaner. Jour 5 : Route entre Bikaner et Jaisalmer. En chemin, visite de Kolayat. Nuit à Jaisalmer. Jour 6 : Visite des remparts, du Palais du Maharajah et des temples Jaïn à Jaisalmer. Promenade au lac de Gadi Sagar. Nuit à Jaisalmer. Jour 7 : Route entre Jaisalmer et Jodhpur. Nuit à Jodhpur. Jour 8 : Visite du Meherangarh (palais de Jodhpur) et promenade dans la ville bleue. Nuit à Jodhpur. Jour 9 : Route entre Jodhpur et Mount Abu. Visite des temples jaïns et du lac de Mount Abu. Nuit à Mount Abu. Jour 10 : Route entre Mount Abu et Udaipur (où a été tourné le James Bond "Octopussy"). En chemin, visite des magnifiques temples de Ranakpur. Nuit à Udaipur. Jour 11 : Randonnée à cheval dans la campagne autour d'Udaipur. Balade en bateau pour découvrir les palaces sur les rives et sur le lac. Nuit à Udaipur. Jour 12 : Promenade dans la ville, visite du City Palace et du Palais de la Mousson (sur les hauteurs de la ville). "Octopussy show" le soir (DVD piraté d'Octopussy dans un restaurant miteux). Nuit à Udaipur. Jour 13 : Route entre Udaipur et Pushkar. Visite de la ville et de son lac sacré. Séance de réflexologie chez le Docteur Mathur. Nuit à Pushkar. Jour 14 : Route entre Pushkar et Jaipur. En chemin visite de la ville d'Ajmer : maquette dorée d'une cité imaginaire (Nasiyan Jain Temple) et le Dargah (mosquée abritant le tombeau d'un saint soufi). Coucher de soleil au Fort Nahargarh à Jaipur. Nuit à Jaipur. Jour 15 : Visite de Jaipur : Amber Fort, City Palace, Palais des Vents, Observatoire Astronomique. Film au Raj Mandir Cinema. Nuit à Jaipur. Uttar Pradesh et Madhya Pradesh : Taj Mahal, Varanasi, Khajuraho et Orchha Jour 16 : Route entre Jaipur et Agra. En chemin, visite de la cité moghole abandonnée Fatehpur Sikri (Palais et Jama Masjid). Nuit à Agra. Jour 17 : Visite du Taj Mahal au point du jour puis du Red Fort d'Agra. Nuit dans le train entre Agra et Varanasi. Jour 18 : Arrivée à Varanasi. Promenade au bord des ghats et visites des nombreux temples de la ville. Croisière au crépuscule sur le Gange pour observer les célébrations hindoues. Nuit à Varanasi. Jour 19 : Re-croisière sur le Gange pour observer les ablutions matinales sur les ghats. Excursion pour Sarnath et ses nombreux temples bouddhistes. Nuit à Varanasi. Jour 20 : Flânerie dans Varanasi. Nuit dans le train entre Varanasi et Satna. Jour 21 : Bus entre Satna et Khajuraho. Visite des temples érotiques de Khajuraho. Nuit à Khajuraho. Jour 22 : Suite de la visite des temples puis excursion au Raneh Falls (canyon et cascades). Nuit à Khajuraho. Jour 23 : Route entre Khajuraho et Orchha. Visite des différents palais d'Orchha. Nuit à Orccha. Jour 24 : Suite de la visite à Orchha. Route jusqu'à Jhansi puis nuit dans le train entre Jhansi et Chandigarh via Delhi. Vers l'Himalaya : Chandigarh, Simla et Manali Jour 25 : Visite de Chandigarh (ville expérimentale dessinée par Le Corbusier). Nuit à Chandigarh. Jour 26 : Train (Himalayan Queen) entre Chandigarh et Simla : 5 heures pour faire 100 km. Coucher de soleil sur les hauteurs de la ville. Nuit à Simla. Jour 27 : Visite du Temple d'Hanuman et de la ville de Simla. Nuit à Simla. Jour 28 : Bus entre Simla et Manali. Nuit à Vashisht. Jour 29 : Visite du Palais de Naggar et d'un temple de Krishna surplombant la vallée. Massage ayurvédique. Nuit à Vashisht. Jour 30 : Promenade dans les forêts aux environs de Vashisht. Nuit dans le bus entre Manali et Delhi. Jour 31 : Visite de Delhi : Jama Masjid, Qutb Minar et Baha'i House of Worship. Départ de Delhi. Photos Inde Agrandir le plan


Comment survivre aux mines d’argent de Potosi

Mi-aventurier, mi-couard, je me hasarde à partir explorer les mines d'argent de Potosi, en Bolivie, en compagnie du Roi Scorpion et de consternantes équipières

On oublie trop souvent que les 7 nains, avant de consacrer leur risible existence à entretenir l'albinos frigide, étaient de vaillants mineurs. Et pour cela, ils méritent notre respect le plus absolu. Ce d'autant qu'ils sifflaient en allant miner... Tel était l'état de nos passionantes réflexions en ressortant, sains et saufs, des mines de Potosí, où, putain, on a encore bien cru qu'on allait tous y rester. Expédition dans les mines d'argent de Potosi En effet, après nous être levés de bon matin pour aller affronter avec un courage très relatif le dédale tortueux et toxique (silice, souffre,...) des galeries percées depuis 5 siècles dans le Cerro Rico (ce qui le fait ressembler à une gigantesque termitière), nous faisons connaissance avec notre groupe et le guide, Pedro, qui préfère qu'on l'appelle Roi Scorpion (on le comprend). La décharge que l'on nous fait signer avant de nous aventurer dans les mines d'argent de Potosi... Ca donne confiance. Il nous annonce, avec des trémolos dans la voix, que nous sommes le meilleur groupe, que les autres groupes vont vouloir nous tuer à coup de dynamite mais que, comme nous sommes les plus forts ("¡ los mejores gringuitos de mi vida !"), c'est nous qui allons les occire à coup d'explosif. Galvanisés par cette causerie exaltante, nous jettons un oeil aux membres de notre groupe de choc. Hum... en termes de mercenaires d'élite, il faudra repasser. Je cite en vrac : deux Irlandaises, tâches de rousseur et dents de lapin (que nous appellerons Bugs et Bunny pour la suite du récit), une australienne affligée du syndrome de la bouteille d'Orangina (Orangina), et une anglaise rousse et à moitié chauve (Pudding). D'un coup, on est moins confiant... Pas de panique cependant, on va mettre à profit les attributs de chacun afin de surprendre les autres groupes : - Nous cacherons les batons de dynamite entre les énormes fesses d'Orangina. - Bugs et Bunny rongeront la roche pour permettre à notre char d'assaut de passer par les boyaux les plus étroits. - Enfin, Pudding fermera la marche afin que nous puissions l'abandonner en pâture aux prédateurs en cas de coup dur (à l'instar des vieillards dans les tribus de primates). La stratégie ainsi établie, il s'agit désormais de s'équiper : casque, lampe frontale, pantalon, veste et bottes en caoutchouc... La panoplie du parfait petit éboueur, sans oublier les batons de dynamite, la nitroglycérine et le masque de nuit Air France, prouvé très efficace pour filtrer silicates et monoxyde de carbone. J'aime autant vous dire qu'on a fière allure (sans vous parler de la dégaine de nos consternantes équipières). On prend une gorgée de la boisson favorite des mineurs : de l'alcool de canne à sucre "potable" à 96 degrés (origine probable de l'expression "se coller une mine"). Après ça, on se sent beaucoup moins anxieux (presque téméraires) pour affronter "El Tío", dieu/diable des mineurs, espèce de monstre doté d'une impressionnante érection, idolâtré au fond d'une galerie. El Tio, dieu des mineurs bien caché au fond d'une galerie des mines d'argent de Potosi On est donc partis pour 2h à ramper dans des tunnels creusés au fil des ans à la dynamite et dont les poutres de soutien n'inspirent qu'une confiance très relative. N'oublions pas qu'il fait 35 degrés, que nous sommes à 4100 mètres d'altitude et que l'air est suffocant, ce qui rend la progression dans la mine très pénible. On mâche de la feuille de coca en quantité industrielle pour tenir le coup. On s'enfonce à 150 mètres à l'intérieur de la mine puis on descend au niveau inférieur, 60 mètres plus bas. Tout cela pliés en deux, voire rampant dans le soufre (pas recommandé à nos amis claustros). Tout au fond, nous rencontrons un mineur, couvert de sueur, de boue et de substances toxiques qui s'apprête à s'ouvrir une brèche à la dynamite. Nous le couvrons de présents somptuaires (soda, feuilles de coca, dynamite) afin qu'il nous épargne. A notre grand soulagement, il y consent et nous pouvons rebrousser chemin jusqu'à l'air libre. Ouf, on a survécu... pourtant, on a encore bien cru qu'on allait tous y rester. Le temps pour les guides de nous faire une petite démonstration d'explosion de dynamite (ça ressemble à un gros bâton de wasabi) boostée à la nitroglycérine et on rentre à l'hôtel El Turista (qui porte si bien son nom). Les conditions de travail inhumaines des mineurs Pour être sérieux une seconde, les conditions de travail  des mineurs (dont l'espérance de vie ne dépasse pas 45 ans) sont atroces et ne se sont presque pas améliorées depuis le XVIè siècle... A l'époque, Potosi était l'une des villes les plus riches du monde grâce à l'extraction d'argent qui alimentait les caisses de l'Etat espagnol. Aujourd'hui, après plus de 4 siècles d'exploitation, la montagne n'a plus grand chose à offrir aux mineurs mais reste une des seules sources de revenus et d'emploi possible pour la population locale. On se demande aussi comment cette montagne fait pour tenir encore debout avec les plus de 600 galeries qui y sont percées chaque jour. Les risques d'effondrement sont de plus en plus grands (certains scientifiques avancent même que le Cerro Rico aurait du s'effondrer sur lui-même il y a plusieurs dizaines d'années). Comme disait Coluche, "plus y'a de gruyère, plus y'a de trous et puis plus y'a de trous, bah, moins y'a de gruyère".


Festival de Cannes : l’envers du décor

Deux photos prises lors du Festival de Cannes 2010 montrant l'envers du décor...

Pour fêter l'ouverture du Festival de Cannes, voici deux photos que j'avais prises au Festival de Cannes 2010 et sobrement intitulées : "L'envers du décor". L'envers du décor : un homme passe l'aspirateur sur les Marches du Palais des Festivals à Cannes.


Royal Livingstone Hotel – Chutes Victoria

Hôtel mythique aux Chutes Victoria (en Zambie), le Royal Livingstone est une étape luxueuse dans un cadre exceptionnel...

Le Royal Livingstone est l’un des hôtels mythiques près des Chutes Victoria. Situé du côté Zambien de la frontière, c’est à la fois l’hôtel le plus luxueux et le plus pratique pour aller découvrir les Chutes. Le Royal Livingstone est un hôtel fantastique. Royal Livingstone Hotel : calme, luxueux, colonial… Le Royal Livingstone tire son nom de la ville de Livingstone, en Zambie, qui tire elle-même son nom de ce fameux explorateur écossais, le Dr David Livingstone, qui a découvert les Chutes du Zambèze qu’il a baptisées Chutes Victoria. Tout le monde connaît le mot d’Henry Morton Stanley qui, le retrouvant au cœur de la jungle, l’accueillit d’un « Dr Livingstone, I presume ? ». Sur cette vue d'hélicoptère des Chutes Victoria, on aperçoit le Royal Livingstone Hotel en haut à droite de l'image, sur les rives du Zambèze L’architecture du Royal Livingstone est fidèle à cet esprit colonial britannique de l’époque victorienne qui inspire immédiatement une immense quiétude. Le Royal Livingstone dispose également d’une situation absolument exceptionnelle, puisque construit sur les rives du fleuve Zambèze, il est l’un des très rares hôtels qui permet d’accéder aux Chutes Victoria à pied. La chambre du Royal Livingstone Il y a un peu moins de 200 chambres au Royal Livingstone réparties entre deux grands bâtiments de part et d’autres de la réception. Les chambres sont au rez-de-chaussée ou au premier étage mais toutes donnent sur les jardins de l’hôtel magnifiquement entretenus (peuplés de quelques zèbres à moitié apprivoisés et de nombreux singes) et le Zambèze. Au rez-de-chaussée, une petite terrasse privée y donne même accès directement. Chambre du Royal Livingstone Hotel - Chutes Victoria (Zambie) Les chambres « de base » du Royal Livingstone ne sont pas immenses mais décorées avec goût et raffinement, toujours dans le style colonial : mobilier en bois, grand ventilateur, jolie baignoire… Il existe aussi quelques suites assez somptueuses et relativement inabordables que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de tester (à tenter pour un voyage d’affaires à mon avis). Les parties communes La salle à manger et le salon de thé du Royal Livingstone sont au diapason du reste de l’hôtel, luxueux et agréables, mais je recommande autant que possible de prendre ses repas sur la terrasse pour profiter des jardins et du bruit si apaisant du fleuve Zambèze et, au loin, du fracas des Chutes Victoria. La piscine, gelée lors de mon passage, est également très belle mais le nec plus ultra, c’est le Sunset bar, situé sur une plateforme en bois surplombant le fleuve Zambèze, juste en amont des Chutes Victoria. L’endroit idéal pour siroter un margarita en observant le coucher de soleil. Piscine du Royal Livingstone - Chutes Victoria (Zambie) Les repas au Royal Livingstone Le petit-déjeuner du Royal Livingstone est tout simplement somptueux. Le buffet est incroyablement achalandé. Les fruits et jus de fruits sont frais et bons, les œufs brouillés crémeux à souhait. A cela s’ajoutent des charcuteries, du saumon, du guacamole (enfin, plus trop après mon passage), des viennoiseries en tout genres, une collection de thés sans fin, etc. Comme si cela ne suffisait pas, on peut également commander des plats un peu plus sophistiqués : gauffres, pain perdu, œufs benedict, etc. Les repas du midi et du soir sont à la carte et également tout à fait satisfaisants. Et surtout pas hors de prix pour un hôtel de ce standing. Enfin, ne ratez pas le goûter à 16h, véritable orgie de pâtisseries plus ou moins britanniques et de thé. Royal Livingstone : les activités L’activité principale au Royal Livingstone, c’est bien sûr d’aller découvrir les Chutes Victoria. En été (juillet / août), les Chutes ont leur débit maximal. C’est à mon avis la meilleure saison pour y aller. On peut aller aux Chutes à pied depuis le Royal Livingstone et le prix de l’entrée dans le parc est inclus dans le tarif de l’hôtel. On peut donc marcher jusqu’aux Chutes autant de fois que l’on veut pendant le séjour. Et honnêtement, on ne s’en lasse pas. Les rapides du fleuve Zambèze juste en amont des Chutes Victoria - Zambie De très nombreuses autres activités sont proposées : survol des Chutes Victoria en hélicoptère, croisière sur le Zambèze, excursion à Livingstone Island (où vous pourrez marcher sur le bord de la falaise et si les conditions le permettent, vous baigner juste au niveau des Chutes), safaris dans l’arrière pays (pas mal d’éléphants à voir), speedboat en aval des Chutes Victoria et bien sûr, le saut à l’élastique depuis le pont qui relie le Zimbabwe à la Zambie, face aux Chutes. Bref, il n’y a pas vraiment le temps de s’ennuyer. Le Royal Livingstone en pratique Visiter le site du Royal Livingstone Hotel Tarif : à partir de 300 € / nuit (par chambre) Y aller : le Royal Livingstone Hotel est à 15 minutes de route de l’aéroport international de Livingstone, où il existe des vols fréquents depuis et vers Johannesburg. Agrandir le plan. Photos Chutes Victoria


Volcan Yasur : comment survivre à une éruption volcanique ?

Expédition sur le bord du cratère du volcan Yasur, à Tanna (Vanuatu), l'un des volcans les plus actifs du monde en pleine éruption...

Alors voilà. Ca ne faisait plus aucun doute. J’ai fermement cru que ça y était. J’en étais sûr… Bien, me direz-vous, mais sûr de quoi ? Mais putain, cette fois-ci j’ai vraiment cru qu’on allait tous y rester ! Alors oui, je vous entends, sarcastiques : ce n’est pas la première fois qu’il a bien l’impression qu’ils vont tous y rester ; ce n’est, d’ailleurs, sans doute pas la dernière fois non plus. Bon… Soit. Mais là, j’avais la conviction qu’on allait tous y rester… Bon, peut-être pas tous y rester. Mais au moins un. Et celui-là, j’ai encore bien cru que ce serait moi. Et puis finalement non. On n’y est pas resté, ni moi, ni les autres et j’espère que vous en êtes aussi soulagés que nous. Le Volcan Yasur à Tanna : l'un des volcans les plus actifs de la planète Mais je commence par la fin. Recommençons depuis le début. Nous sommes donc arrivés à Tanna, petite île à l’extrême Sud de l’archipel du Vanuatu, dont l’intérêt principal réside dans son volcan, le Yasur, l’un des plus actifs de la planète… Enfin, « l’un des volcans les plus actifs de la planète », j’imagine que ça vous dit pas grand-chose de plus qu’à nous, étant donné que les autres (les plus actifs, les moins actifs, les actifs moyens) on ne les connaît pas. Du coup, nous, on y va sans se douter de rien. Panache de fumée s'échappant du cratère du Yasur - Tanna (Vanuatu) A ce stade, il me semble nécessaire de vous informer de la classification des niveaux d’activité du Yasur : Niveau 0 : Bob le touriste, pris d’une envie pressante, va pisser dans le cratère. Niveau 1 : Bob emporte son transat et un pinacolada au sommet du cratère et applaudit bruyamment, légèrement éméché, à chacune des rares flammèches qui surgissent. Niveau 2 : Bob s’équipe de son casque et monte prudemment au sommet, en faisant quand même bien gaffe d’avoir le vent dans le dos et en gardant toujours une jambe face à la sortie pour pouvoir se tirer au plus vite si le vent venait à changer de sens. Niveau 3 : Bob n’a pas le droit de sortir de son bungalow et n’arrive plus très bien à se souvenir pourquoi il s’est cogné 35 heures de voyage (une semaine de travail de fonctionnaire) pour venir jusqu’ici. Niveau 4 : Les sorties de secours sont situées à l’avant, au milieu et à l’arrière de… A l’hôtel, la directrice nous annonce que le volcan est en « niveau 2 haut », ce qui est idéal puisque au-delà de ce niveau, il n’est plus autorisé de monter sur le volcan. Une belle activité en perspective… Je m’interromps à nouveau pour préciser que « niveau 2 haut », en fait c’est « niveau 3 », mais ça veut juste dire qu’ils ont encore un peu de marge avant d’atteindre le quota de touristes démembrés autorisé pour la saison. Chorale à Tanna - Vanuatu Bref, je vous passe les détails, après deux-trois heures de piste totalement défoncée et quelques arrêts pittoresques (notamment l’excellente chorale autochtone des adventistes du septième jour : « Bye bye visiting friends ! Have a safe journey back home ! And may god be with you all ! » ; des paroles qui prennent tout leur sens quand on est en route pour le Yasur), nous nous retrouvons au pied du fameux volcan… L'éruption du Yasur : inquiétant et fascinant C’est le moment que choisit le guide pour nous mettre en confiance : « Attention, il est très actif en ce moment, c’est dangereux, restez pas trop loin de moi. » A cet instant on ne peut pas s’empêcher de penser que si une bombe volcanique s’est mis en tête de nous tomber sur la tronche, on voit pas tellement en quoi le fait d’être à côté du guide peut bien nous être utile. Quand on arrive au sommet du cratère, c’est là que je commence à penser qu’on a de très fortes chances de tous y rester… surtout moi. Je peux vous dire que quand le Yasur se met à gronder, fait trembler le sol avant de projeter une gerbe de lave haute de 50 mètres, je remercie le ciel de m’être vidé la vessie avant de monter. Volcan Yasur en éruption - Tanna (Vanuatu) Terrorisé par ce déchaînement de violence parfaitement gratuit (tous le monde sait très bien que c’est lui le plus fort, pas la peine de s’énerver), je recherche le réconfort d’un guide serein : « Oui, moi je travaille pour Aventures et Volcans . Là il est très actif, je trouve quand même que c’est dangereux d’être ici » (l’air de penser que si on lui avait laissé le choix, il n’aurait sans doute pas choisi de passer sa soirée ici). Malgré tout, j’ai l’impression d’être le seul conscient que nos existences sont sur le point de s’achever brutalement. C’est sans doute le phénomène le plus impressionnant auquel il m’ait été donné d’assister (ça et un but de Francis Llacer). Sentir la puissance de ce volcan, son souffle permanent, les colonnes de fumées qui s’échappent du cratère, l’onde de choc, le fracas et les feux d’artifice à chaque explosion est une expérience à la fois inquiétante et fascinante. Et puis bon, on finit par s’en aller… Heureusement, quelques Australiens égaient notre retour à l’hôtel en ayant la savoureuse idée de planter leur 4x4 dans un énorme trou au milieu de la route. Ainsi s’achève l’aventure inouïe au Yasur, point d’orgue et dernier « highlight » de notre voyage. Mais, putain, j’ai encore bien cru qu’on allait tous y rester !! Photos Vanuatu Itinéraire Vanuatu


Gaspard Noël : Exposition photo “Hommes”

Jeune artiste photographe, Gaspard Noël exposera ses "Hommes" à la galerie Arteconte du 23 au 31 mai 2013.

Gaspard Noël est un jeune photographe, artiste de surcroît,  spécialisé dans les autoportraits photographiques qui a déjà exposé au MIPE de Dol de Bretagne (Mois International de la Photographie Eclectique) et fait partie des artistes sélectionnés par MACparis en 2013. Les "Réalités Voisines" de Gaspard Noël Attention, il ne s'agit pas d'autoportraits ennuyeux et classiques. Gaspard Noël se met en scène dans la nature pour construire ses Réalités Voisines, empreintes de poésie, de rêverie, de mythologie presque. Les Prémices de Ragnarok (© Gaspard Noël) Ses photos sont le reflet de son inépuisable imagination qu'il met à profit pour montrer une vérité inédite qui, bien que parfaitement vraisemblable, comporte toujours une part de fantaisie, d'insolite. C'est beau, surprenant et souvent drôle. Avec ses "Hommes", Gaspard Noël nous invite à méditer posément sur notre place et notre rôle sur Terre, parmi les hommes, au sein de la nature, face à l'infini. "Hommes" : l'exposition du 23 au 31 mai 2013 à la Galerie Arteconte Gaspard Noël expose donc une dizaine de photographies qu'il faut se ruer voir, à la fin du mois de mai 2013 à la Galerie Arteconte. Voici toutes les infos pratiques pour vous y rendre : Lieu : Galerie Arteconte Adresse : 15 rue de Savoie, 75006, Paris Dates : 23 au 31 mai 2013 Horaires : Lundi, mardi, mercredi, vendredi : 14h - 19h / Jeudi, Samedi : 14h - 18h Vernissage : le mercredi 22 mai, de 18h30 à 21h, à la galerie Arteconte Sites internet : http://www.gaspardnoel.fr/ - http://www.arteconte.com/ Page Facebook : Gaspard Noël Photography Flyer de l'exposition "Hommes' du photographe Gaspard Noël


Itinéraire : 2 semaines au Vanuatu

Voyage de deux semaines dans trois îles de l'archipel du Vanuatu, perdu au milieu du Pacifique : Efate, Espiritu Santo et Tanna.

Jour 1 : Vol entre Sydney et Port Vila, capitale du Vanuatu. Nuit à Port Vila. Jours 2 à 4 : Séjour à Port Vila, sur l'île d'Efate. Promenade aux cascades de Mélé, visite de Port Vila, expédition en catamaran, plage et plongée sous-marine. Nuits à Port Vila. Jour 5 : Matinée à Port Vila puis vol entre Efate et Espiritu Santo. Nuit à Bokissa. Jours 6 à 9 : Séjour à Bokissa : plage, plongée sous-marine (dont les réputées et remarquables épaves du SS Coolidge et du Million Dollar Point), farniente... Nuits à Bokissa. Jour 10 : Transfert entre Bokissa et Coral Quays (toujours à Espiritu Santo). Plongée dans le Blue Hole. Nuit à Coral Quays. Jour 11 : Expédition aux Millenium Caves. Nuit à Coral Quays. Jour 12 : Découverte de Champagne Beach. Nuit à Coral Quays. Jour 13 : Vol entre Espiritu Santo et Tanna. Expédition au volcan Yasur, l'un de plus actifs du globe. Ascension du cratère et observation de l'éruption. Nuit à Tanna. Jour 14 : Balade en bateau, baignade, snorkel, etc. Nuit à Tanna. Jour 15 : Vol entre Tanna et Sydney, via Port Vila. Photos Vanuatu Récit Vanuatu Agrandir le plan


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