Jeremie NOËL

Photos et récits de voyages

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Laponie : aurores boréales sur le cercle arctique

5 jours en Laponie finlandaise, à Luosto au Nord du cercle arctique, pour observer les aurores boréales.

La grosse déception, d’abord, c’est que je ne sais toujours pas si les castors lapons sont hermaphrodites. Je ne sais d'ailleurs même pas s'il y a effectivement des castors en Laponie… Cette remarque liminaire établie, nous voilà donc en route pour cinq jours à Luosto, en Laponie finlandaise, au Nord du Cercle Arctique et au cœur du parc national mondialement réputé (ou pas) de Pyhä-Luosto. L’objectif avoué de l’escapade est d’y observer des aurores boréales, ce phénomène magnétique si étonnant de lumières vertes (et, si l’on est chanceux, rouge, bleue, jaune, etc.) s’agitant le ciel nocturne et boréal. Les aurores boréales se forment quand les vents solaires (des particules projetées à travers la galaxie lors des éruptions solaires) entrent en contact avec la magnétosphère de la Terre (pour plus d'explications incompréhensibles, je vous recommande la page Wikipédia). On les observe donc mieux lors des périodes d’intense activité solaire, tous les 10-11 ans en moyenne. En 2013 et 2014, on se trouve justement au milieu d’un pic d’activité solaire. C’est donc le bon moment pour se précipiter en Laponie, en Islande ou en Alaska. Une aurore boréale dans le ciel de Luosto en Laponie - Finlande Luosto n’est pas ce que l’on a coutume d’appeler une mégalopole : deux hôtels, deux restos, un bar, une boîte de nuit et un centre de sports d’hiver que se partagent les moins de 2 habitants au kilomètre carré de la région. Il y est assez simple de distinguer le touriste de l’autochtone car comme il n’y a qu’un seul centre sportif, tous les touristes ont rigoureusement le même équipement : une combinaison noire et bleue trop grande qui donne un vague air de teletubbies à tous les visiteurs. Nous logeons à l’excellent Aurora Chalet qui, outre son confort matériel (sauna et cheminée dans la chambre), a la bonne idée de fournir à ses clients un téléphone portable sur lequel on reçoit un sms en cas d’aurore boréale. Pratique. Enfin, pratique si ça marchait parce qu’en réalité, une fois sur deux, le sms n’est pas assez fort pour vous réveiller et l’autre fois, vous êtes réveillé, il y a des aurores boréales, mais le téléphone ne reçoit pas de sms. Deux soirs sur les quatre passés sur place, nous avons la chance de voir des aurores boréales, instants magiques et furtifs (quelques minutes) où le ciel est soudain envahi de flammes vertes dans un spectacle complètement irréel. Les autres soirs, on peut tout de même observer la pureté infinie du ciel lapon, quasiment vierge de toute pollution, et on ne se résigne à rentrer à l’hôtel que lorsque l’on est sur le point de perdre sa troisième phalange. La pureté du ciel lapon, quasi vierge de toute pollution - Luosto (Finlande) Nous passons cinq jours excellents, à profiter des activités la journée (motoneige, chiens de traineau, safari au parc des rennes, balades en raquettes, etc.) et à traquer les aurores boréales la nuit. Enfin, avant de s’aventurer en Laponie, il faut savoir deux-trois choses, que je liste maintenant : - Le finlandais est une jolie langue : FAUX Non seulement le finlandais est une langue très laide mais, c’est un comble, elle est en plus complètement incompréhensible. Il parait que le finlandais ressemble à l’estonien mais il se trouve malheureusement que mon estonien est également très rudimentaire. - Le Finlandais est grand et blond : FAUX Alors le Finlandais, je ne sais pas, mais le Lapon, lui, est tout petit et généralement un peu rond. Il faut dire que le Lapon mange beaucoup entre les repas et ne doit pas faire beaucoup d’exercice. Et franchement, on ne leur jette pas la pierre, faire de l’exercice quand il fait -25° 9 mois de l’année… - Le Lapon se réchauffe à la vodka : FAUX Moi qui espérais être abreuvé de vodka finlandaise distillée à l’arrière d’une ferme à rennes pendant les excursions dans le froid polaire, j’en ai été pour mes frais. Le Lapon se réchauffe à l’oasis (vous savez, des fruits, de l’eau de source et du fun) bouillant et dans un sauna. - Les huskies sont beaux : FAUX Les huskies sont les chiens de traineaux. Dans l’imaginaire populaire, ce sont des peluches blanches aux yeux bleus. Si de rares chiens de traineau sont blancs, la plupart sont d’horribles clébards marron, laids et puants, qui aboient sans cesse et qui sont tellement bêtes qu’il faut les obliger à arrêter de courir pour éviter qu’ils ne meurent d’épuisement… le chien de traineau est une activité tout à fait ludique, cependant. Les chiens de traineau (ou huskies) sont bien souvent d'horribles clébards marron - Laponie (Finlande) - Les rennes sont des animaux majestueux : FAUX Le renne est un animal rigolo, lent et fiable : idéal pour emmener grand-mère dans l’igloo voisin. Mais le renne est un nabot, à peu près aussi haut au garrot qu’un poney Shetland. Avouez que ça fait réfléchir à la stature du père Noël. Cela dit, la tête du renne fait une excellente décoration au-dessus d’une cheminée champêtre. - Le Lapon est affable et chaleureux : FAUX Qu’on me comprenne, ce n’est pas que le Lapon soit méchant mais, simplement, il s’en fout (et si vous voulez mon avis, il a bien raison). Voilà, vous êtes parés… Photos Laponie


Chicago : quelques photos d’un week-end d’hiver

Lac Michigan gelé, architecture et vue sur la ville de nuit

Chicago en plein hiver, ça me faisait fantasmer. J'espérais des températures polaires et une tempête de neige. En fait, il faisait plutôt beau et pas trop froid mais un week-end express (arrivée vendredi après-midi, retour dimanche soir) en février 2013 m'a quand même permis de ramener quelques photos marrantes : les blocs de glaces en désordre sur le lac Michigan gelé, la vue fantastique depuis le sommet du John Hancock Center (344 mètres et 100 étages) et l'architecture toujours très belle de la ville. A part ces quelques arrêts photo, je vous recommande de déambuler dans les rues du sous-sol de la ville et de prendre le "Loop" (ligne de métro qui fait le tour de la ville) qui ont tous deux été immortalisés par Christopher Nolan dans The Dark Knight. Enfin, s'il vous reste un peu de temps allez rigoler à Second City, la scène comique qui a révélé Tina Fey et est connue comme l'antichambre du Saturday Night Live (attention, il faut bien parler anglais pour en profiter), et tentez la Deep Dish Pizza, grande spécialité de Chicago. Vue sur le lac Michigan gelé la nuit depuis le John Hancock Center - Chicago Le Skyline de Chicago vu depuis l'observatoire du John Hancock Center Trump Tower - Chicago A Chicago se côtoient des styles architecturaux très divers, comme ici...      


Aurora Chalet – Luosto (Finlande)

L'Aurora Chalet, une étape conviviale et gourmande à Luosto, juste au Nord du cercle Arctique en Laponie finlandaise. Base idéale pour la chasse aux aurores boréales.

L’Aurora Chalet porte fort bien son nom puisque, situé dans le minuscule village de Luosto, en Laponie finlandaise, il est idéalement situé pour observer les aurores boréales. Ambiance chalet, feu de cheminée et sauna, c’est aussi une étape gourmande, idéale pour un long week-end. Aurora Chalet : au cœur de la Laponie finlandaise L’Aurora Chalet est situé à Luosto, au Nord du cercle Arctique en Finlande. Le voyage pour y arriver est un peu long : premier vol de 3h entre Paris et Helsinki, puis deuxième vol d’1h pour Rovaniemi (la ville du Père Noël) et enfin 1h de route pour atteindre Luosto. L’Aurora Chalet est l’un des deux hôtels du village, au milieu du Parc National de Pyhä-Luosto, lieu idéal pour les sports d’hiver en tous genres : chiens de traineau, motoneige, ski de fond, raquettes, etc. C’est surtout l’un des meilleurs endroits du monde pour observer les aurores boréales. Chambre de l'Aurora Chalet - Luosto (Laponie) La chambre de l’Aurora Chalet Les chambres de l’Aurora Chalet sont confortables et réalisées dans le style traditionnel d’un chalet lapon : parquet en bois, très joli mobilier et grande fenêtre. Les gros points forts de la chambre sont la cheminée (inestimable lorsque l’on veille à l’affût des aurores boréales) et le sauna perso dans la salle de bain. Attention à demander la cheminée car toutes les chambres de l’Aurora Chalet n’en sont pas équipées. Sauna privé dans les chambres de l'Aurora Chalet - Luosto (Laponie) Côté négatif, on regrette juste l’absence de baignoire dans la salle de bain. Les parties communes Les parties communes sont plaisantes mais honnêtement, on n’y passe pas beaucoup de temps. La salle à manger est agréable, avec une grande baie vitrée sur les environs et une cuisine ouverte où le chef prépare le repas sous nos yeux. Les tables y sont peut-être un peu serrées. Salle à manger de l'Aurora Chalet - Luosto (Laponie) Il y a également un mini coin salon autour d’une grande cheminée et un bar sans intérêt particulier. Et bien sûr, des bois de rennes et des photos d’aurores boréales en guise de déco. Un délicieux menu le soir Si le petit-déjeuner est perfectible (œufs brouillés trop cuits, buffet qui n’offre pas beaucoup de choix), si le déjeuner est léger (seule possibilité : une soupe, du pain et du beurre), le menu du dîner (menu unique) est bien souvent délicieux. Les repas du soir sont conçus à partir de produits majoritairement lapons (du saumon, de la viande de renne – délicieux). C’est cuisiné avec finesse et copieux pour se remettre d’une longue journée dans le froid. Les activités L’Aurora Chalet ne propose pas d’activité en soi mais il est situé à 30 mètres de Snow Games, organisateur d’excursions dans le parc National de Pyhä-Luosto. On peut choisir parmi : - Safari en chiens de traineau (huskies) : une activité marrante et franchement typique (même si les Lapons d’antan n’utilisaient pas les chiens pour se déplacer). Si la partie traineau est sportive et riche en sensations fortes, la partie visite du chenil m’intéresse personnellement beaucoup moins. N’ayons pas peur de le dire, ces chiens puent et sont assez moches pour la plupart. - Excursion en motoneige : selon les guides et les groupes, vous pouvez plus ou moins vous lâcher sur la vitesse. Il vaut mieux privilégier les excursions un peu longues qui font traverser de grands lacs gelés si vous êtes amateur de vitesse. - Excursion en raquettes : pour moi, les raquettes, c’était pour les vieux qui n’aimaient pas le ski. Bonne surprise car cela permet d’aller se promener dans des superbes endroits de la forêt lapone. Au retour, quand on dévale les collines dans la poudreuse, les sensations sont très agréables. Encore mieux la nuit, à la lampe frontale : ambiance Blair Witch garantie. - Et aussi : visite à la maison des aurores boréales où l’on apprend beaucoup sur la formation de ce phénomène incroyable, excursion au parc des rennes (un peu traine-couillon mais amusant)… et l’inévitable pause saucisse dans chacune de ces excursions ! Les aurores boréales à l’Aurora Chalet La raison principale pour aller à Luosto et à l’Aurora Chalet, c’est bien sûr d’essayer d’observer les aurores boréales. L’hôtel fait tout pour faciliter leur traque. A l’arrivée, on vous fournit un téléphone portable qui a pour mission de vous envoyer un sms si les chances d’observer une aurore boréale sont grandes. L’Aurora Chalet vous fournit également un petit livret où sont indiqués les meilleurs spots d’observation (ceux qui ont une vue dégagée sur le ciel du Nord). Aurore Boréale à Luosto - Laponie (Finlande) Petits bémols : - Depuis les fenêtres de la chambre, il y a trop de lumière la nuit pour que l’on puisse voir le ciel (et donc savoir s’il est dégagé ou si des aurores boréales commencent à se former). - L’alerte par sms n’est pas 100% fiable : le soir où nous avons observé les plus belles aurores, nous n’avons jamais reçu de sms. Il faut donc parfois sortir un peu au pif en espérant avoir de la chance. L’Aurora Chalet en pratique Visiter le site de l’Aurora Chalet. Tarif : entre 160 et 180 € / nuit (par chambre). Y aller : l'Hotel Aurora Chalet est situé en plein coeur du village de Luosto en Laponie finlandaise. L'hôtel est à 1h10 de route de l'aéroport de Rovaniemi. Agrandir le plan Photos Laponie


Mowani Mountain Camp – Twyfelfontein

Le Mowani Moutain Camp est un hôtel magique niché au coeur du Damaraland en Namibie... idéal pour un voyage de noces.

L’hôtel Mowani Mountain Camp est un véritable petit bijou, niché en plein cœur de la région du Damaraland en Namibie, à quelques kilomètres de Twyfelfontein, site classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. C’est un endroit qui se mérite puisqu’il se situe sur la route D261, une piste dans un état pour le moins discutable. Mowani Moutain Camp : un cadre exceptionnel au cœur du Damaraland Le cadre est vraisemblablement un des atouts majeurs du Mowani Mountain Camp. Niché au cœur des formations rocheuses étonnantes du Damaraland, le Mowani Mountain Camp, invisible depuis la route principale, est constitué de petites cahutes complètement intégrées au paysage. Sunset bar du Mowani Mountain Camp - Twyfelfontein (Namibie) Depuis l’hôtel, on dispose de magnifiques panoramas sur le paysage de la région. Le coucher de soleil sur les formations rocheuses rouge vif y est particulièrement spectaculaire, surtout installé sur des coussins au sommet d’un bloc rocheux en sirotant une pina colada et quelques amuse-bouches. Ce « Sunset bar » improvisé est simplement fantastique. Les chambres du Mowani Mountain Camp Le Mowani Moutain Camp dispose de 15 chambres qui sont autant de tentes de luxe cachées dans la montagne. Depuis le lit, on voit le paysage à travers des moustiquaires qui peuvent aussi se relever. Chambre avec vue au Mowani Mountain Camp - Twyfelfontein (Namibie) Le nec plus ultra, c’est la double salle de bain. Une en intérieure et une autre à l’extérieur, entre deux rochers, avec douche, baignoire et toilettes. Prendre son bain au milieu de la nature n’est pas le plus désagréable au Mowani Moutain Camp. On a aussi une double terrasse… ce qui ne gâte rien. Les parties communes Salon, salle à manger, piscine, bar à coucher de soleil au sommet d’un rocher et feu de camp pour admirer les étoiles après dîner agrémentent le séjour. Tout est conçu pour être harmonieusement intégré à la nature, luxueux sans ostentation et confortable. Salle à manger du Mowani Moutain Camp - Twyfelfontein (Namibie) Des repas tout à fait corrects Le buffet du petit-déjeuner est bon sans plus. La carte du déjeuner est simple (salades, snacks) et la nourriture est correcte. Au dîner, un menu en trois plats est imposé et la plupart du temps délicieux : wrap de butternut, steak d’oryx (délicieux) ou de bœuf, pâtisseries plus ou moins réussies en dessert, etc. Globalement, le niveau gastronomique pour un endroit aussi isolé est tout à fait satisfaisant. Activités L’hôtel propose plusieurs activités qui valent le détour : - Nature Elephant Drive : excursion en 4x4 dans les environs du Mowani Moutain Camp à la recherche des éléphants du désert. Ces éléphants se couvrent en général de poussière ocre pour protéger leur peau du soleil. - Excursion à Twyfelfontein : classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, ce site présente un double intérêt. Son cadre est superbe, au cœur de montagnes ocres, et on y a retrouvé des gravures rupestres datant d’il y a plus de 2000 ans. Je dois dire que généralement, ce genre de gravures ne m’excite que moyennement mais Twyfelfontein mérite d’être visitée. En chemin, le guide vous montrera deux endroits amusants : Burnt Moutain (une colline toute noire, brûlée par une éruption volcanique particulièrement violente) et Organ Pipes, une formation basaltique qui ressemble à s’y méprendre à la Chaussée des Géants en Irlande du Nord. Vue depuis la piscine du Mowani Mountain Camp - Twyfelfontein (Namibie) Lors de notre passage, les guides étaient compétents et très sympathiques. On peut également aller se promener autour de l’hôtel pour découvrir à pied les étonnantes formations rocheuses qui font la renommée du Damaraland. En revanche, je recommande de se passer de la Petrified Forest. La route pour y aller est plus longue qu’il n’y paraît et l’endroit n’a pas grand intérêt. On y voit juste quelques troncs d’arbres fossilisés à moitié enterrés… pas très spectaculaire. Le Mowani Moutain Camp en pratique Visiter le site du Mowani Moutain Camp. Tarif : environ 300 € par nuit et par chambre en demi-pension (petit-déjeuner et dîner). Aller au Mowani Mountain Camp : l'hôtel est situé sur la D261, au coeur du Damaraland. D'Otjiwarongo, il faut compter environ 4h de route (dont une bonne partie sur de la piste). Le Mowani Mountain Camp est situé au niveau de la flèche sur le plan ci-dessous. Agrandir le plan Photos Namibie


Jordanie : Mer Morte, Petra et Wadi Rum

De la Mer Morte à Petra en passant par le désert du Wadi Rum, la Vallée du Jourdain et Amman, quelques impressions d'un voyage d'une semaine en Jordanie.

La veille du départ en Jordanie, bien sûr, on se refait Indiana Jones et la Dernière Croisade. Officiellement, c’est pour se mettre dans l’ambiance et jeter un œil à Petra avant de la voir en vrai. En réalité, c’est pour revoir pour la 17ème fois ce film génial… parce que Petra, on la voit à peu près 45 secondes sur un film de plus de 2h en fait. C’est pas grave, on est dans le bain. On commence par Jerash On arrive à Amman où on ne reste pas parce que, d’une part, on soupçonne largement qu’il n’y a strictement rien à y voir et, d’autre part, on n’aime pas le tourisme urbain. On file au Nord pour Jerash, un joli amoncellement de ruinas qui évoque vaguement la Baalbek libanaise en un peu mieux conservé. Temple de Zeus (que notre guide qualifie de Dieu du Soleil avec un aplomb qui m’aurait peut-être fait douter si mon frère n’avait pas explosé de rire à côté de moi), place ovale, amphithéâtres, vestiges d’églises byzantines. Tout ça est à la fois fort beau et un petit peu bordélique. Croiser deux autochtones en habit traditionnel jordanien jouant de la cornemuse pour les touristes ne contribue pas vraiment à rendre l’ensemble plus homogène. Un vestige de la colonisation britannique, apprend-on… il n’en faut pas plus pour nous convaincre du véritable fléau que fut cette histoire de colonisation. La Mer Morte Après cette étape culturo-folklorique, nous reprenons la route au Sud. Nous repassons par Amman – et entreprenons de la snobber une deuxième fois en moins de 24h – et filons jusqu’à la Mer Morte. Petite incise culturelle, la Mer Morte est ainsi nommée car son niveau de salinité (près de 350 grammes de sel par litre d’eau – par comparaison, la Méditerranée concentre entre 36 et 38 grammes de sel par litre) interdit la prolifération de la moindre forme de vie, qu’elle soit animale ou végétale. Sur une mosaïque pluri-centenaire représentant la région dans une église à Madaba, on a même représenté de malheureux poissons faisant demi-tour dans le Jourdain pour éviter de se retrouver piégés dans la Mer Morte. Ponton - Mer Morte (Jordanie) Au bord de la Mer Morte, nous logeons au Movenpick Dead Sea (astucieusement nommé). Si l’hôtel, immense, doit être invivable en pleine saison touristique, au mois de décembre, il s’en dégage une impression de village fantôme tout à fait délectable. On navigue de piscine en piscine et de restaurant en restaurant en échangeant des regards de satisfaction entendus avec les autres rares touristes qui ont eu la même brillante idée de venir profiter de tout cela hors saison. Le climat est idéal, juste chaud et ensoleillé comme il faut dans la journée et frais le soir. Ce d’autant que pour une raison que je n’ai pas le courage de chercher (émanations de la Mer Morte ou supplément d’atmosphère lié au fait d’être dans une cuvette à 400 mètres sous le niveau de la mer), on n’attrape pas de coup de soleil dans la région de la Mer Morte. On passe donc la journée entre les sources chaudes et souffrées de Ma’in, des bains de soleil sans risques (et surtout sans la pénible corvée du crémage) et des baignades dans la Mer Morte. Ca, c’est le sommet. Parce que, comme Obélix dans L’Odyssée d’Astérix, on flotte. Mais on flotte vraiment, hein, au point qu’il est difficile de nager parce que, une fois sur le ventre, les pieds remontent automatiquement à la surface. On ressort, on se tartine de boue aux vertus médicinales (et ludiques) avérées, on sèche et on retourne flotter dans la Mer Morte. Le paysage de la Mer Morte, grande étendue d’eau située au milieu d’un grand désert rocailleux, est relativement unique. On y ressent un sentiment d’irréel renforcé le matin par l’absence de distinction entre l’eau et le ciel et le soir par des lumières d’une douceur surprenante. Une danse du ventre bas de gamme chacun des deux soirs où on est restés. On est bien, en vacances. En route pour Petra S’ensuit une longue journée de route pour Petra, meublée par quelques attractions mineures mais pas déplaisantes : le Mont Nebo et sa vue sur la Vallée du Jourdain, Madaba et sa mosaïque, Kerak et son fort de croisés. Et puis, enfin, on y est. A Petra. Je sifflote Indiana Jones. Elle mérite une ode à elle seule : Petra la sublime. Nous y passons deux jours pleins. J’aurais pu y rester 4 ou 5 jours. Y retourner, m’asseoir sur une esplanade dans les hauteurs et rester calmement là à lire ou juste regarder. On ne s’en lasse pas. Ce dont on se lasse, en revanche, ce sont les tags infâmes et les boîtes de conserve laissés à l’intérieur des mausolées. Qui fait ça ? Quel genre d’abruti se fout si éperdument de la beauté de l’endroit pour y peindre, à la bombe bleue, « Jean-Louis était là » (je dis Jean-Louis mais c'est une licence poétique) ? Excursion dans le désert du Wadi Rum Entre les deux jours passés à Petra, nous partons explorer rapidement le désert du Wadi Rum, une véritable merveille naturelle. Désert principalement rocheux, on l’arpente assis à l’arrière d’un pick-up, à l’air libre. Quelques petites dunes de sable mais surtout de magnifiques et monumentales formations rocheuses qui évoquent d’interminables empilements de petites maisons troglodytes arrondies. L’érosion a parfois fait s’écrouler un grand pan de falaise. A ces endroits, on dirait qu’un sabre géant a sectionné, nette, la montagne. On passe même devant un mur, celui de la maison de Lawrence d’Arabie, parait-il. Là, on est obligé de les croire sur parole. En repartant vers Petra dans la lumière rose de la fin de journée on se dit qu’on aurait bien aimé passer une semaine à marcher et bivouaquer dans cet endroit follement apaisant. Et puis le voyage se termine par une visite expresse des quelques monuments sans grand intérêt d’Amman (on a craqué). Mon attention est plutôt attirée par les quelques Jordaniens en pleine partie de foot du vendredi (le dimanche des Musulmans). Ils sont nuls mais ils s’y croient, se roulent par terre au moindre contact, s’invectivent en permanence. Un joueur particulièrement pénible, arborant sans gloire le maillot de Lionel Messi, quitte même le terrain pour aller bouder 10 minutes après une altercation absurde avec un partenaire. Quel que soit le pays, un mec qui joue au foot, c’est toujours aussi con. On appelle ça un sport universel. Messi fait la gueule - Amman (Jordanie) Après tout ça, on aurait envie de rester dans ce beau pays mais les fonctionnaires de l’aéroport se chargeront – avec une constance défiant l’entendement – de chasser tout éventuel regret de partir. Absolument odieux, aboyant des ordres inintelligibles et nous toisant systématiquement avec la morgue caractéristique du petit chef demeuré, nous quittons la Jordanie soulagés d’échapper aux pires douaniers du monde.   Photos Jordanie Itinéraire Jordanie


Petra la sublime

Bâtie par les mystérieux Nabatéens, Petra n'usurpe pas sa place parmi les 7 merveilles du monde.

De Petra, on ne savait quasiment rien il y a encore 15 ans. Les mystérieux Nabatéens, qui l’avaient bâtie pour rendre hommage à leurs dieux et leurs morts, restaient une civilisation très méconnue. Aujourd’hui, on en sait plus. Cela témoigne de l’avancée de nos connaissances – et c’est très bien – mais c’est également un signe un peu triste que le mystère, l’inconnu, est en train de quitter définitivement la Terre. Il semble n’y avoir presque plus rien à y découvrir ; Google Maps et le tourisme de masse ont transformé le monde en un grand village que parcourent sans surprise des millions de gens chaque année. Petra est l'une des 7 merveilles du monde Il en va ainsi de Petra. Mais la ville reste malgré tout de ces endroits à couper le souffle. Elue parmi les 7 nouvelles merveilles du monde (avec le Taj Mahal, la Grande Muraille de Chine, le Corcovado, Chichen Itza, le Macchu Picchu et le Colisée), elle partage avec ses consœurs une capacité certaine à ne pas décevoir les espoirs placés dans sa découverte. La population que l’on y croise, même en basse saison, a pourtant de quoi décourager. Toutefois, ni les couples russes – face rougeaude, sac banane arrimé à la bedaine et canette de bière en pogne – ni les des groupes d’Italiens – brailleurs et impolis – ni même les touristes locaux qui se promènent avec des iPhones crachottant à plein volume une musique intolérable ne parviennent à briser la magie du lieu. Petra semble avoir été conçue pour impressionner le visiteur : l’attente un peu fébrile quand on arpente le Siq (le défilé qu’emprunte Indiana Jones justement) avant de découvrir le Trésor (le Khazneh, la façade la plus célèbre et la plus photographiée), l’éblouissement quand on traverse la vallée bordée de mausolées troglodytiques somptueux et enfin l’apothéose quand on arrive au Monastère (le Deir) au bout d’une longue ascension tout au fond du site. Petra, cité multicolore Petra est surnommée la ville rose mais elle est aussi multicolore et certaines de ses façades sont colorées par les minéraux qui peuplent les collines dans lesquelles elles ont été taillées : rouge fer, vert cuivre, noir manganèse, jaune souffre… Bien sûr, on invective les autres touristes, qui ont eu le mauvais goût et l’impudence de se mettre devant ce qu’on veut prendre en photo. Ce d’autant qu’il s’agit des infâmes hordes débarquées à Aqaba d’un paquebot Costa. Voir la trentaine de groupes de cinquante pedros se déverser dans le Siq, suivant chacun le panneau indiquant le numéro du car qu’ils reprendront pour retourner à bord de leur HLM flottant est un spectacle véritablement terrifiant. Rien n’est plus amusant, toutefois, que de pester contre ces abrutis qui lambinent interminablement devant l’entrée de tel ou tel mausolée à l’intérieur duquel il n’y a strictement rien à voir. La satisfaction de réussir des photos qui laissent penser que le lieu est désert en est décuplée. Quand on arpente le site en sens inverse au retour, le soleil déclinant teinte les montagnes et les façades d’un ocre-rouge flamboyant et la cité mortuaire prend vie. On s’assied sur une esplanade surélevée et on observe, serein, la vallée s’éteindre tout doucement.   Photos Jordanie Itinéraire Jordanie


Itinéraire : 8 jours en Jordanie

Jordanie : un itinéraire de 8 jours de la Mer Morte à Petra en passant par Jerash, le Wadi Rum, la Vallée du Jourdain et Amman...

Jour 1 : Arrivée à Amman le soir. Nuit à Amman Jour 2 : Départ le matin pour Jerash et visite des ruines. Puis route au Sud jusqu’à la Mer Morte. Nuit à la Mer Morte. Jour 3 : Le matin, baignade dans les sources chaudes de Ma’in puis après-midi au bord de la Mer Morte. Nuit à la Mer Morte. Jour 4 : Départ pour Petra. En route, visite du Mont Nebo, de la mosaïque de l’Eglise Saint Georges à Madaba et de la forteresse croisée de Kerak. Arrivée à Petra en fin de journée. Nuit à Petra. Jour 5 : Visite de Petra toute la journée : le Trésor (Khazneh), le Monastère (Deir) et les Tombeaux Royaux. Nuit à Petra. Jour 6 : Départ pour le désert du Wadi Rum. Journée en 4x4 dans le Wadi Rum puis retour à Petra. Nuit à Petra. Jour 7 : Le matin, visite de Little Petra. L’après-midi, retour sur le site de Petra avec la visite, entre autres, du Haut Lieu Sacrificiel. Nuit à Petra. Jour 8 : Départ le matin pour Amman. Arrivée vers midi et déjeuner à Amman. Visite de la citadelle et de l’amphithéâtre d’Amman puis départ pour l’aéroport. Photos Jordanie Récit Jordanie Agrandir le plan


Itinéraire : 23 jours en Namibie, au Botswana et aux Chutes Victoria

Road trip en Namibie, safari au Botswana et Chutes Victoria en Zambie : un voyage de rêve pour amoureux de la nature.

Road trip en Namibie Jour 1 : Arrivée à Windhoek (via Johannesburg). Location de la voiture et route jusqu'à Otjiwarongo (région du Waterberg). Nuit à Otjiwarongo. Jour 2 : Le matin, visite du Cheetah Conservation Fund et l’après-midi game drive à la recherche des rhinocéros. Nuit à Otjiwarongo Jour 3 : Route vers Etosha et après-midi en self-drive safari dans le parc national d’Etosha. Nuit à Etosha. Jour 4 : Journée entière de safari dans le parc national d’Etosha. Nuit à Etosha. Jour 5 : Route vers la région du Damaraland. Arrivée à Grootberg vers midi. L’après-midi, visite d’un village Himba. Nuit à Grootberg. Jour 6 : Route vers le Mowani Mountain Camp, toujours dans la région du Damaraland. Arrivée vers midi. L’après-midi, visite de la Petrified Forest. Nuit à Mowani. Jour 7 : Le matin, game drive à la recherche des éléphants du désert. L’après-midi visite de Twyfelfontein, de la Burnt Mountain et des Organ Pipes. Nuit à Mowani. Jour 8 : Route vers Swakopmund. En chemin, détour pour une randonnée dans le massif du Brandberg puis pour voir la colonie d’otaries de Cape Cross. Arrivée à Swakopmund en fin d’après-midi. Nuit à Swakopmund. Jour 9 : Le matin, croisière à Walvis Bay à la recherche des dauphins. Puis excursion en 4x4 jusqu’à Sandwich Harbor. Déjeuner au milieu des dunes et reste de la journée dans les marine dunes. Nuit à Swakopmund. Jour 10 : Route vers Sesriem. En route, arrêt rapide à Solitaire. Arrivée en milieu d’après-midi. Nuit à Sesriem. Jour 11 : Lever aux aurores pour un vol en montgolfière au dessus de la région du Namib. A l’atterrissage, brunch au pied des dunes. L’après-midi, randonnée à Dead Vlei et Sossusvlei, à l’intérieur du désert du Namib. Nuit à Sesriem. Jour 12 : Route vers la région du Kalahari. Arrivée vers midi. L’après-midi, game drive dans la propriété du Kalahari Anib Lodge. Apéro au coucher de soleil dans le Kalahari. Nuit au Kalahari Anib Lodge. Jour 13 : Le matin, randonnée dans la propriété du Kalahari Anib Lodge puis route vers Windhoek. Nuit à Windhoek. Photos Namibie Agrandir le plan Safari au Botswana et Chutes Victoria Jour 14 : Vol vers Maun au Botswana (via Johannesburg) puis vol en « mosquito plane » jusqu’à Xugana Island, dans le Delta de l’Okavango. A l’arrivée, safari en bateau et en mokoro (embarcation traditionnelle) dans les canaux de l’Okavango. Nuit à Xugana Island. Jour 15 : Safari en bateau jusqu’à Hippo Pool le matin (hippos, éléphants, crocodiles,…). L’après-midi, randonnée sur une petite île du Delta. Nuit à Xugana Island. Jour 16 : Le matin, nouveau safari en bateau jusqu’à Hippo Pool, déjeuner à l’hôtel puis vol en « mosquito plane » jusqu’à Savute, dans le parc national de Chobe. L’après-midi, safari en 4x4 dans le parc. Nuit à Savute. Jours 17 et 18 : Safari en 4x4 le matin et l’après-midi. Nuits à Savute. Jour 19 : Safari en 4x4 le matin puis vol en « mosquito plane » jusqu’à Kasane et transfert au Chobe Savannah lodge, au bord de la Chobe River, dans la bande de Caprivi en Namibie. L’après-midi, croisière sur la Chobe River. Nuit à Chobe Savannah. Photos Botswana Jour 20 : Transfert à l’hôtel Royal Livingstone aux Chutes Victoria, en Zambie. L’après-midi, promenade au bord des Chutes. Nuit aux Chutes Victoria. Jours 21 et 22 : Journées aux Chutes Victoria : vol en hélicoptère, croisière jusqu’à Livingstone Island, promenades le long des chutes le matin et le soir. Nuits aux Chutes Victoria. Jour 23 : Dernière promenade le long des chutes puis transfert jusqu’à l’aéroport de Livingstone et vol de retour pour Paris (via Johannesburg). Photos Chutes Victoria Agrandir le plan


Oman : entre tradition et modernité

Entre tradition et modernité, Oman est surtout un pays magnifique qui offre des paysages très variés : désert, sources cristallines, mer, montagne, etc.

Oman est, avec Brunei, l’un des deux seuls Sultanat du monde. C’est aussi le moins connu puisqu’il n’a pas, lui, la chance d’avoir la capitale au nom le plus long du monde. Non, la capitale s’appelle Muscat (ou Mascate) et sera la première étape de notre voyage. Nous y atterrissons après une brève escale au Qatar qui nous donne l’occasion de tester l’aéroport de Doha, gigantesque complexe un peu absurde où un code couleur sur sa carte d’embarquement permet de s’orienter vers le terminal adéquat. Quasiment aucun passager ne reste là (et pour cause, le Qatar n’a à peu près aucun intérêt en soi), la plupart attendant des connexions pour l’Asie. Nous sommes les seuls européens à poursuivre jusqu’à Oman. Muscat est assez représentatif de la dualité culturelle du pays tout entier. Oman est un pays en plein boom économique (notamment grâce au pétrole trouvé récemment sur le territoire), tendu vers la modernité mais qui garde un attachement très fort à ses traditions architecturales, religieuses et sociales (mais pas gastronomiques, c’est le moins que l’on puisse dire). Il y a donc d’un côté la ville nouvelle où l’on retrouve les ministères et la plupart des sièges d’entreprises et de l’autre le vieux Muscat avec un Palais d’apparat, de vieux forts portugais, le souk et quelques vieilles maisons traditionnelles. On s’y promène au bord de l’eau en transpirant à grosses gouttes car l’air très chaud est rendu carrément suffocant par la proximité de la mer. Alors nous partons vite découvrir le reste du pays. Et en une semaine de voyage, nous allons nous offrir un panorama complet des trésors que le Sultanat d’Oman a à offrir. De plages désertes en canyons où glissent des rivières d’une couleur insensée (les wadis), des dunes du désert de Wahiba aux montagnes du Jebel Akhdar, des forts de Nizwa à ceux de Muscat. Désert de Wahiba Sands - Oman En peu de temps et en parcourant des distances courtes (2-3h heures de route entre chaque étape), on traverse des paysages incroyablement variés et tous plus spectaculaires les uns que les autres. On imagine Oman comme un lieu désertique mais on y voit souvent des oasis de dattiers ou des sources couleur d’émeraude. C’est aussi un lieu de villégiature incontournable pour les tortues de mer qui sont des milliers à venir pondre sur ses plages à longueur d’année. On a beau aimer voyager en routards, on se laisse cette fois aller au plaisir simple du voyage bourgeois. Nous étant adjoints les services d’un guide, le voyage a donc été rythmé par les petits agacements et les franches rigolades provoqués par ce dernier. Pas plus capable de nous donner la moindre information culturelle sur Oman que de penser à prendre du feu pour allumer un barbecue dans le désert, Daoud (c’est son nom) était également spécialiste de l’ensablement et répondait invariablement « Why not » à toute les questions qu’on pouvait lui poser. Les trésors naturels et culturels d’Oman (et les pitreries du guide) ne font malheureusement pas toujours oublier qu’il s’agit de l’un des pays les plus musulmans du monde où la religion tient lieu de code moral, social et juridique. De tous les pays du Golfe, Oman est probablement le plus libéral mais la condition des femmes y est malgré tout assez précaire. Bien que disposant de certains droits (conduire, travailler, se présenter aux élections), elles restent très souvent cantonnées aux tâches domestiques, sont voilées (parfois sans même une fente pour les yeux), ne peuvent adresser la parole aux hommes en public et sont considérées comme des parias si jamais elles venaient à divorcer (alors que les hommes peuvent, eux, divorcer à loisir, surtout si leur femme a l’impudence de ne pas leur donner d’enfant). Au-delà de la condition de la femme, il sourd de tout cela une atmosphère un peu malsaine, presque mortifère ; celle d’une civilisation sans humour, sans autodérision, que ses interdits anachroniques font sombrer dans un mélange de frustration et d’hypocrisie. C’est d’autant plus marquant dans une société qui a par ailleurs tous les atours de la modernité. Enfin, le despotisme éclairé en vigueur à Oman en viendrait presque à faire douter de la démocratie. Le Sultan actuel, Qaboos, règne depuis plus de trente ans et semble absolument adoré par ses sujets. D’un pays ravagé par la guerre civile, sans existence diplomatique, sans routes, ni hôpitaux, ni universités, Oman est devenu, sous le règne du Sultan, un pays moderne, riche et reconnu par l’ONU. Au moment du Printemps Arabe, plutôt que de s’arcbouter sur ses pouvoirs, il a immédiatement offert au peuple ce qu’il demandait, à savoir un minimum de représentation démocratique dans le gouvernement. Allez en faire autant s’il fallait s’encombrer d’élections tous les 5 ans… Piscine du Al-Bustan Palace - Muscat (Oman) Le Sultan Qaboos est aussi l’un des hommes les plus riches et les plus secrets du monde. Il a d’étranges lubies, comme celle de s’être fait construire un yacht dont l’intérieur serait entièrement plaqué or. Personne ne sait s’il a des enfants mais les Omanais semblent penser qu’il a préféré s’en abstenir pour être le dernier Sultan de sa dynastie… ce qui laisse présager une succession compliquée. Oman est donc un pays surprenant, magnifique et parfois agaçant mais qui amène à remettre en question ses certitudes. Un pays qu’il faut visiter tant qu’il est encore relativement épargné par le tourisme de masse. Photos Oman Itinéraire Oman


Itinéraire : 10 jours à Oman

Voyage de 10 jours à Oman : désert, wadis, tortues de mer, montagnes et forteresses antiques...

Jour 1 : Arrivée à Muscat puis visite de la ville : Mutrah, le palais du Sultan Qaboos dans la vieille ville et le souk. Nuit à Muscat. Jour 2 : Départ de Muscat et route vers le sud. Arrêt en route dans les sources d'eau douce du Wadi Shab pour marcher et se baigner. Poursuite de la route jusqu'à Sur, puis Ras Al Jinz où l'on observe la ponte des tortues de mer. Nuit à Ras Al Jinz Jour 3 : Matinée sur la plage de Ras Al Jinz puis route jusqu'à Sur. Visite de la fabrique de boutres traditionnels à Sur puis route jusqu'au désert. Nuit sous la tente dans le désert. Jour 4 : Visite du Wadi Beni Khalid. Le matin, on explore la partie basse, magnifique, et l'après-midi la partie haute, beaucoup plus touristique (et moins intéressante). Le soir, route jusqu'à l'intérieur du désert des Wahiba Sands où nous campons pour la nuit entre deux dunes. Nuit dans le désert des Wahiba Sands. Jour 5 : Le matin, randonnée dans les dunes avant de partir pour le plateau Saiq, dans les contreforts des montagnes de Jebel Akhdar. Nuit à Jebel Akhdar. Jour 6 : Le matin, randonnée dans la montagne le long du "sentier des roses", puis visite du village abandonné du Wadi Bani Habib. Puis route vers Nizwa. En chemin, arrêt au village de Birkat Al Mauz. Nuit à Nizwa. Jour 7 : Le matin, visite du fort et du souk de Nizwa. Après le déjeuner, visite du fort de Jabreen puis route jusqu'au village de Misfat Al Abryeen. Promenade dans le Wadi à côté du village. Nuit à Misfat Al Abryeen. Jour 8 : Exploration du Wadi Bani Awf en 4x4 et visite du village de Blad Sayt. Route le long du Snake Canyon puis retour à Muscat. Nuit à Muscat. Jour 9 : Le matin, excursion en bateau pour observer les dauphins et faire du snorkeling. L'après-midi, farniente dans les jardins du Al Bustan Palace. Nuit à Muscat. Jour 10 : Départ de Muscat tôt le matin. Photos Oman Récit Oman Agrandir le plan


Jeremie Noel | Photographies et impressions de voyage
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